Sénégal : 45 ans de carrière, un nouvel album et « que du bonheur » pour la légende Youssou N’Dour

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L'auteur-compositeur-interprète sénégalais Youssou N'dour (à dr.) répète avec son groupe, le Super Étoile, dans les studios de la chaîne de télévision Future Media à Dakar, le 7 avril 2025. (SEYLLOU/AFP via Getty Images)
Von 16 avril 2025

Trois notes de percussions et de clavier, et LA voix de Youssou N’Dour est là, déchirant la nuit dakaroise : la star sénégalaise et légende de la world music, de retour avec un album galvanisant et une tournée, dit ne « pas pouvoir vivre sans la musique » et avoir toujours l’envie de « porter des messages forts » et de « partager » avec son public.

« Let’s rock! Ready ? », lance Youssou N’Dour à ses 12 musiciens en avançant avec énergie vers la scène. Il est près de 23H00 et l’une des dernières répétitions avant la tournée s’amorce. Elle se prolongera tard dans la nuit de la capitale sénégalaise.

Le silence se fait quand « You » s’adresse à ses musiciens, puis le claquement des percussions et le solo de sa voix haut perchée et envoûtante, reconnaissable entre toutes, transportent en un instant.

En marge de la répétition, l’AFP a pu s’entretenir avec l’artiste, chaleureux et l’enthousiasme dans le regard.

Le chanteur sénégalais Youssou Ndour pose lors d’une séance photo à Paris le 13 avril 2025. (JOEL SAGET/AFP via Getty Images)

Pourquoi se lancer ce nouveau défi d’un album et d’une tournée ? « C’est simple : je reste passionné ! », dit-il en souriant, évoquant les « rencontres extraordinaires » qu’il a pu vivre, « les imaginations sonores, de continent en continent », visiblement heureux de retrouver son public et les « moments de partage ».

Cinq ans après la parution de son dernier album international, le « roi du mbalax », accompagné de son groupe Super Étoile, propose l’album « Éclairer le monde » qui fait la part belle au son des instruments traditionnels africains, et une tournée, dont un concert samedi à l’Olympia à Paris.

 

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La sortie d’un album de Youssou N’Dour, 65 ans, est un évènement, tant on ne présente plus l’un des plus célèbres musiciens africains contemporains, pilier de la world music qu’il a contribué à créer dans les années 80.

Une figure historique du mbalax

Musicien-auteur, compositeur, interprète et producteur, il est une figure historique du mbalax, style urbain fusionnant musiques latinos et rythmes sénégalais.

Ses 45 ans de carrière sont jalonnés de disques d’or, d’un Grammy Award, de collaborations avec Peter Gabriel, Paul Simon, Sting, Angélique Kidjo, Manu Dibango ou encore le tube mondial « Seven Seconds » avec Neneh Cherry, qui ont fait de lui une star et un lien incontournable entre les cultures musicales africaine et occidentale.

« Quand il se retourne » sur ses 45 ans de carrière, Youssou N’Dour résume : « C’est que du bonheur ! » « En réécoutant toutes les choses qu’on a eu à faire, on ne regrette rien », lance-t-il. Il se dit « énormément touché » de constater que ce qu’il a pu créer « retentit encore actuellement », notamment à travers les reprises par des plus jeunes. « Ça me met sur orbite ! »

« La valorisation » des instruments traditionnels « acoustiques de l’Afrique »

Cet album, enregistré en partie en Catalogne dans la maison du producteur de l’album Michael League, souhaite « redonner ses lettres de noblesse » à la world music et être « une source » pour les plus jeunes qui travaillent dans la musique urbaine africaine.

Autre aspect fondateur, « la valorisation » des instruments traditionnels « acoustiques de l’Afrique, extraordinaires au niveau sonore »: kora, sokou, ngoni, balafons… notamment joués par des jeunes musiciens « qui ont eu cette transmission par leurs parents ».

Photo prise dans les années 30 d’un jeune homme jouant du Kora. (LERISSE/FRANCE PRESSE VOIR/AFP via Getty Images)

« La culture, c’est le début et la fin de toute jonction entre les peuples et les générations »

Né dans le quartier populaire dakarois de Médina, d’un père ferronnier, l’artiste est engagé depuis 25 ans dans des causes humanitaires ou en faveur des droits humains.

« La musique, c’est de l’ ‘entertainment’ : on fait plaisir, les gens font la fête, mais on est conscients que c’est une force », souligne-t-il.

« La culture, c’est le début et la fin de toute jonction entre les peuples et les générations; il faut continuer à l’utiliser pour donner des messages, pour pousser des idées fortes comme celles sur les droits de l’Homme, le respect mutuel ».

« L’amour universel pour son prochain »

L’album prône « l’amour universel pour son prochain ». Il appelle au respect des droits des femmes dans « Sa ma habiibi » (My Love), où l’artiste condamne la persistance des mariages forcés.

Sa voix fait frissonner sur le solo de l’addictif « Say Thank you », une « ode pour célébrer les mères et leurs sacrifices ». Elle est tout en délicatesse sur les beaux « Sam Fall » et « Ahmadou Bamba », hommages à la spiritualité du Sénégal.

Le chanteur est aussi homme d’affaires et patron de presse. Il a également fondé un mouvement politique, et fut ministre de la Culture du Sénégal.

« Je continuerai la musique jusqu’à mon dernier souffle »

Quand on l’interroge sur son avenir, s’il se voit arrêter les albums ou les concerts, il réplique: « Moi ? Je continuerai la musique jusqu’à mon dernier souffle ».

« Je viens d’une famille griotte du côté de ma mère, j’ai vu ma grand-mère chanter à l’âge de 80 et quelques années, dans des cérémonies, des baptêmes, des mariages. La musique, quand elle est en vous depuis votre naissance, elle est en vous jusqu’à votre départ… ». « Je ne pourrai pas vivre sans la musique », dit-il. « Tant qu’il y a musique, y’a vie ».



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