Bélarus: l’opposant Babaryko condamné à 14 ans de prison

Titelbild
Viktor Babaryko, ancien chef de la Belgaz prombank, était un futur candidat à la présidentielle tient une conférence de presse à Minsk le 11 juin 2020. Photo de Sergueï GAPON / AFP via Getty Images.
Von 6 juillet 2021

L’opposant bélarusse Viktor Babaryko, qui comptait se présenter à l’élection présidentielle d’août 2020 face à Alexandre Loukachenko mais avait été arrêté quelques semaines avant, a été condamné mardi à 14 ans de prison pour corruption, une « peine insensée » selon l’opposition.

Cet ancien banquier de 57 ans était considéré à son arrestation comme l’adversaire le plus sérieux de M. Loukachenko, dont la réélection en août 2020 a déclenché un mouvement de protestation historique mais violemment réprimé.

« L’un des leaders ayant réveillé le pays d’un long sommeil »

Sur le compte Twitter de l’opposant, les soutiens de M. Babaryko ont précisé qu’il devra effectuer sa peine « dans une colonie pénitentiaire de sécurité renforcée. »

« C’est une peine insensée visant un individu qui avait décidé de se lancer en politique et était devenu l’un des leaders ayant réveillé le pays d’un long sommeil », a réagi l’opposante en exil Svetlana Tikhanovskaïa sur la messagerie Telegram.

Viktor Babaryko a été condamné pour avoir reçu des pots-de-vin « en quantité importante » et pour blanchiment d’argent, a précisé l’ONG bélarusse Viasna en confirmant cette condamnation de la Cour suprême.

Le fait que la Cour suprême ait rendu cette décision empêche M. Babaryko de pouvoir faire appel.

Il a également été condamné mardi à environ 45.000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer des fonctions de direction, selon un journaliste indépendant présent à l’audience.

Banque appartenant au géant russe Gazprom

L’accusation soutient que M. Babaryko a commis ces forfaits quand il était à la tête de Belgazprombank, filiale bélarusse d’une banque appartenant au géant russe Gazprom. Le procureur avait requis 15 ans de prison, la peine maximale.

Sept autres ex-employés de cette banque, qui ont plaidé coupable et témoigné contre M. Babaryko, ont été condamnés à des peines allant de trois à six ans de prison, selon ce journaliste indépendant.

Une avocate de la défense, Natalia Matskevia, a soutenu que l’enquête s’était déroulée sans objectivité et avait violé les droits des suspects. « Nous avons eu connaissance de tragédies humaines et d’humiliations lors de la collecte des témoignages », a affirmé Mme Matskevia.

La réélection de M. Loukachenko a déclenché l’été dernier un mouvement de protestation inédit qui a rassemblé des mois durant des dizaines de milliers de manifestants, parfois des centaines de milliers, mais a été réprimé par des arrestations massives et des violences policières, marquées par des accusations de torture.

La plus proche conseillère de M. Babaryko, Maria Kolesnikova, a été l’une des trois figures féminines menant la contestation après les arrestations de plusieurs candidats déclarés. Elle a été incarcéré après avoir refusé de s’exiler et est poursuivie pour « complot visant à s’emparer du pouvoir ».

 

Les deux autres, Svetlana Tikhanovskaïa devenue l’égérie de l’opposition et Veronika Tsepkalo, ont fui le Bélarus.

Sanctions contre des responsables bélarusses

La condamnation de M. Babaryko intervient dans un climat de poursuites tous azimuts contre les opposants, ONG et journalistes. Les autorités ont notamment bloqué le principal média indépendant du pays, Tut.by, et arrêté une douzaine de ses employés.

Pour dénoncer la répression, l’Union européenne, les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux ont adopté des sanctions contre des responsables bélarusses et des secteurs économiques clés du pays.

« On peut construire un pays avec des valeurs humanistes où l’individu sera respecté », avait lancé M. Babaryko fin juin, lors de son procès, disant croire à un « Bélarus heureux, honnête et ouvert ».

Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, a été réélu en août pour un cinquième mandat avec officiellement 80% des voix. Aucun des scrutins organisés au Bélarus depuis son élection n’a été reconnu comme juste par les observateurs indépendants.

 



Kommentare
Liebe Leser,

vielen Dank, dass Sie unseren Kommentar-Bereich nutzen.

Bitte verzichten Sie auf Unterstellungen, Schimpfworte, aggressive Formulierungen und Werbe-Links. Solche Kommentare werden wir nicht veröffentlichen. Dies umfasst ebenso abschweifende Kommentare, die keinen konkreten Bezug zum jeweiligen Artikel haben. Viele Kommentare waren bisher schon anregend und auf die Themen bezogen. Wir bitten Sie um eine Qualität, die den Artikeln entspricht, so haben wir alle etwas davon.

Da wir die Verantwortung für jeden veröffentlichten Kommentar tragen, geben wir Kommentare erst nach einer Prüfung frei. Je nach Aufkommen kann es deswegen zu zeitlichen Verzögerungen kommen.


Ihre Epoch Times - Redaktion