Bruno Le Maire avait prévenu Emmanuel Macron d’une dégradation des comptes publics
La révélation d’une missive secrète adressée par Bruno Le Maire à Emmanuel Macron au printemps 2024 relance le débat sur la gestion des finances publiques. Dans cette lettre datée du 6 avril 2024 et portant la mention « secret », l’ancien ministre de l’Économie alertait le président sur la détérioration des comptes de l’État et réclamait des mesures d’urgence. Le document, dévoilé dimanche par l’émission C Dans L’Air sur France 5, met en lumière les tensions au sommet de l’État face à l’aggravation du déficit public.
Comment le gouvernement d’Emmanuel #Macron a-t-il pu laisser à ce point déraper le déficit budgétaire français ? L’ancien ministre de l’économie Bruno Le Maire l’admet aujourd’hui : « Nous nous sommes plantés sur les recettes ». #cdanslair #dette pic.twitter.com/oJ6dVo62hC
— C dans l’air (@Cdanslair) November 9, 2025
Une alerte restée sans effet
Dans sa correspondance, Bruno Le Maire mettait en avant la chute des recettes fiscales et demandait des mesures d’économies pour limiter le déficit à 4,9 % du produit intérieur brut en 2024. Il proposait également une loi de finances rectificative pour corriger la trajectoire budgétaire. Ces recommandations n’ont finalement pas été suivies par le président de la République. Le déficit public a atteint 5,8 % du PIB cette année-là, dépassant largement l’objectif fixé.
L’ancien ministre avait prévenu Emmanuel Macron que sans loi de finances rectificative, le gouvernement ouvrirait « un contentieux avec toutes les oppositions » et pourrait être accusé d’« insincérité ». « Nous risquons de nous faire accuser de cacher notre copie », avait-il écrit, avertissant que « toute stratégie d’évitement (était) vouée à l’échec », selon les informations révélées par France 5.
L’opposition dénonce une « omission d’État »
La révélation de cette lettre a suscité de vives réactions dans l’opposition. Le député LFI Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, a dénoncé lundi une « omission d’État » sur BFMTV. « Rétrospectivement, ça veut dire que le budget qui était présenté était insincère », a-t-il affirmé. L’élu Insoumis a souligné que le gouvernement avait reçu « des alertes en tous sens », y compris de Bruno Le Maire, mais que « rien n’a(vait) été suivi d’effet ».
Cette lettre au chef de l’État et d’autres alertes avaient été évoquées devant la commission d’enquête sur le dérapage du déficit par Bruno Le Maire, qui avait transmis la missive au président de la commission des Finances, selon Éric Coquerel.
Le gouvernement justifie sa gestion
Face aux critiques, l’exécutif défend son bilan. « Le président de la République a pris toutes les mesures nécessaires durant cette année 2024 pour réduire les déficits, à commencer par le gel de dix milliards d’euros intervenu de mémoire en mars 2024 », a réagi lundi la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, après le Conseil des ministres. Elle a rappelé que l’Assemblée nationale avait reproché à Bruno Le Maire et au président « de faire ces économies-là, alors que c’était pourtant bien nécessaire ».
La porte-parole a invité la classe politique à se concentrer sur la réduction du déficit pour les années à venir « plutôt que de regarder dans le rétroviseur ».
Des conclusions divergentes sur les responsabilités
Selon les conclusions de la commission d’enquête mi-avril, des recettes fiscales plus faibles qu’escompté en 2023 et 2024 ont engendré des « moins-values » considérables pour les finances publiques. Toutefois, les rapporteurs Mathieu Lefèvre (EPR) et Éric Ciotti (UDR) se sont opposés sur la responsabilité politique de ce dérapage.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie jusqu’en 2024, avait été accusé par les oppositions d’être responsable des problèmes budgétaires de la France, étant même surnommé « l’homme aux 1000 milliards » de dette.
Avec AFP
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