Halloween en musique : découvrez la Danse macabre
Discorde ! Dissonance ! Cacophonie !
Encore !
La Danse macabre de Camille Saint-Saëns fait partie de ces morceaux que l’on aime pour des raisons qui vont à l’encontre de l’habituel. Cette courte composition pour violon solo et orchestre n’est ni jolie, ni grandiose, ni profonde. Elle vous emmène plutôt dans un voyage dérangeant au plus profond de vous-même. Mais n’ayez crainte, le compositeur sera votre Virgile.
Saint-Saëns (1835–1921) fut un compositeur français de symphonies, d’opéras et de musique de chambre, dont l’œuvre la plus célèbre est sans doute Le Carnaval des animaux. Ce dernier recèle Le Cygne, pièce d’une douceur lyrique que tout violoncelliste digne de ce nom se doit d’interpréter. Si Le Carnaval a un rival pour le titre de pièce la plus populaire de Saint-Saëns, c’est sans aucun doute Danse macabre.

Portrait de Camille Saint-Saëns, 1900, par Pierre Petit. (Domaine public)
« Danse macabre »
Le titre trouve son origine dans un rituel médiéval : la Mort, personnifiée, apparaît à minuit le soir d’Halloween pour réclamer les âmes de gens issus de toutes les classes sociales. Elle les entraîne alors dans une véritable danse macabre jusqu’à la tombe. Le but était de leur rappeler la futilité de la vanité.
Cette interprétation est tirée de la collection Les Clés de l’orchestre de Jean-François Zygel, avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France (Écouter).
Lorsque Saint-Saëns dévoila sa version musicale de cette allégorie en 1875, l’accueil fut loin d’être unanimement enthousiaste. Selon le musicologue Roger Nichols, certains auditeurs se plaignirent des « horribles crissements du violon » et des « répétitions hypnotiques ».
Aujourd’hui pourtant, la Danse macabre figure souvent au programme des concerts populaires donnés à l’occasion d’Halloween. L’œuvre débute aussi paisiblement qu’on pourrait le souhaiter : de longues notes de harpe, soutenues par le murmure des cors et ponctuées par des cordes encore plus délicates. Ce calme s’efface bientôt, alors que violoncelles et contrebasses égrènent de légères notes en pizzicato.
Puis, qu’est-ce donc que cela (0:26) ? Un violon solo – parfois qualifié d’obbligato, car il ne tient pas ici le rôle d’un concerto – surgit forte avec la dissonance rauque de deux notes autrefois surnommées « le diable en musique ». En l’occurrence, il s’agit du la et du mi bémol. La note supérieure, le mi bémol, sonne particulièrement discordante : elle est obtenue en désaccordant la corde aiguë du violon, abaissée du mi naturel au mi bémol. Toute oreille habituée à l’accord traditionnel du violon en sera saisie. De plus, les premières mesures du violon solo sont généralement jouées dans un style « fiddle », sans vibrato.
Après cette attaque en mi bémol, le thème principal de l’œuvre (thème 1) est annoncé par une flûte, soutenue par les cordes. Il s’agit d’une valse simple et tourbillonnante en sol mineur, bientôt reprise par les cordes. Le violon réapparaît ensuite avec le deuxième thème (0:47), qui s’enfonce, toujours plus bas.
La majeure partie de la pièce repose sur le jeu entre ces deux thèmes, y compris un traitement du premier thème confié à un instrument alors inhabituel : le xylophone (1:49). On y trouve un passage spectaculaire (5:35), où les cordes interprètent le premier thème tandis que les cors répondent avec le second, en contrepoint.
Malgré toutes ses envolées fiévreuses, la Danse macabre s’achève en douceur, sur une mélodie mélancolique et étrangement apaisée du violon solo.
Aujourd’hui, elle est sans doute l’œuvre classique la plus étroitement associée au 31 octobre et la fête d’Halloween.
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