Jack Dorsey et Elon Musk en désaccord sur l’affirmation selon laquelle Twitter a ignoré le contenu pédopornographique pendant des années

Les milliardaires Elon Musk et Jack Dorsey se sont publiquement opposés sur la façon dont Twitter a traité l’exploitation des enfants dans une série de tweets pendant le week‑end.

Elon Musk, qui a pris la tête de l’entreprise en octobre, s’est rendu vendredi sur la plateforme où il a condamné les anciens dirigeants de Twitter, déclarant que « c’est un crime qu’ils aient refusé de prendre des mesures contre l’exploitation des enfants pendant des années ».

Son message répondait à un tweet d’un utilisateur qui renvoyait à un article du New York Post. Il y est question d’un procès dans lequel Twitter aurait refusé de retirer les images d’un adolescent contraint d’envoyer des photos explicites de lui‑même à des trafiquants sexuels alors qu’il avait entre 13 et 14 ans.

Selon l’action en justice, dans laquelle le plaignant était resté anonyme, Twitter avait refusé de le faire n’ayant pas jugé que les images violaient ses politiques sur le contenu liées à l’exploitation des enfants. La poursuite accusait également la société de tirer profit de ces images.

Jack Dorsey, qui a quitté son poste de PDG de Twitter en novembre 2021, a rapidement répondu au tweet d’Elon Musk, écrivant : « C’est faux ». Ce qui a suscité une autre réponse de la part d’Elon Musk.

« Non, ce n’est pas le cas. Quand Ella Irwin, qui dirige maintenant le service Confiance et sécurité, a rejoint Twitter au début de l’année, presque personne ne travaillait sur la sécurité des enfants », a insisté Elon Musk. « Elle a soulevé la question avec Ned & Parag [l’ancien PDG de Twitter Parag Agrawal et le directeur financier Ned Segal], mais ils ont rejeté sa demande de dotation en personnel. J’en ai immédiatement fait une priorité absolue. »

Elon Musk a ensuite accusé Parag Agrawal « de priorités super confuses ».

Jack Dorsey (David Becker/Getty Images)

Twitter suspend de nouveaux comptes liés à l’exploitation des enfants

« Je ne sais pas ce qui s’est passé l’année dernière. Mais dire que nous n’avons pas pris de mesures pendant des années n’est pas vrai. Vous pouvez rendre tous mes mails publics pour vérifier. L’entreprise m’a retiré l’accès au mail, sinon je l’aurais fait », a répondu Jack Dorsey.

Le désaccord public entre Elon Musk et Jack Dorsey survient peu de temps après la révélation d’Andrea Stroppa, analyste en cybersécurité et data, qui a travaillé ces dernières semaines en tant que chercheur indépendant au sein de l’équipe Confiance et sécurité de Twitter. Elle a constaté que le nombre de comptes suspendus quotidiennement par Twitter pour avoir partagé des contenus relatifs à l’exploitation et aux abus sexuels d’enfants a presque doublé depuis qu’ Elon Musk a pris la direction de la plateforme.

Rien qu’entre le 3 et le 4 décembre, Mme Stroppa a confirmé que Twitter avait supprimé 44.000 « comptes suspects ». Plus de 1300 d’entre eux avaient tenté d’éviter la détection en utilisant des « mots codés et du texte intégré dans des images pour communiquer ».

De plus, Andrea Stroppa a noté que Twitter, sous la direction d’Elon Musk, a mis à jour et rationalisé la façon dont il détecte le contenu lié à l’abus sexuel ou à l’exploitation des enfants afin de le rendre plus efficace et « offensive ».

Elon Musk a précédemment déclaré que la suppression de l’exploitation des enfants sur Twitter était sa priorité numéro un.

Jeudi 8 décembre, trois membres du conseil de Confiance et sécurité de Twitter ont démissionné.

Dans un communiqué, Eirliani Abdul Rahman et Anne Collier, qui étaient membres du Conseil de confiance et de sécurité depuis sa création en 2016, et Lesley Podesta, présidente du conseil consultatif du Young and Resilient Research Center et nièce du consultant démocrate John Podesta, ont déclaré qu’il est « clair, d’après les résultats de la recherche, que, contrairement aux affirmations d’Elon Musk, la sécurité et le bien‑être des utilisateurs de Twitter sont en déclin ».

Epoch Times a contacté Twitter pour une demande de commentaires.