Les ramifications complexes du « tourisme hospitalier » en France
D’ici la fin de l’année le gouvernement souhaite adopter des mesures valorisant à l’international l’expertise médicale française. Le « tourisme hospitalier » pourrait apporter une manne financière de 2 milliards d’euros et la création de 20 à 30 000 emplois dans les 5 années à venir. Un secteur où la France est en retard et sur lequel elle pourrait servir d’exemple quand à ses normes éthiques uniques au monde.
« La médecine française est réputée pour sa qualité, son humanité et son accessibilité » peut-on lire dans un rapport remis l’an passé au ministre des Affaire étrangères (MAE) Laurent Fabius et à la ministre des affaires sociales et de la santé (MASS) Marisol Touraine. Les deux ministres, après l’organisation d’un séminaire commun en février sur la «valorisation de l’expertise médicale française » ont annoncé le 31 juillet vouloir faire adopter d’ici la fin de l’année un ensemble de mesures pour favoriser le « tourisme hospitalier » en France. Un sujet sensible avec des ramifications éthiques plus complexes qu’on ne le croît.
Valoriser l’expertise médicale française à l’étranger
Dans le rapport « Valoriser les atouts de la France pour l’accueil des patients étrangers » remis en juin 2014 aux MAE et MASS, l’économiste Jean de Kervasdoué présente les atouts de la France sur le marché international du commerce médical et la nécessaire modernisation des infrastructures publiques pour rivaliser avec les voisins européens, américains ou asiatiques déjà positionnés.
Selon la Fondation Ifrap analysant les politiques publiques, « la valorisation internationale de l’expertise médicale française est un secteur stratégique potentiel à ne pas négliger. ». Pour ce laboratoire d’idée, la France doit se placer sur un marché haut de gamme et adapter ses normes et ses infrastructures pour accueillir « efficacement la demande internationale fortunée ».
Cela implique la création d’organismes de promotion des offres de soins, le rapprochement des structures hospitalières et hôtelières, la mise en place de sociétés d’assistance et d’assurance prenant en charge l’ensemble du « voyage » du patient et un meilleur encadrement de la facturation pour les patients venant de l’étranger – les coûts médicaux français étant trop inférieurs à ces concurrents.
Un changement de mœurs qui semble difficile à accepter en France dont l’éthique médicale reste encore une exception dans le monde.
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Les problèmes éthiques du commerce médical
Si la France est exemplaire au niveau de son éthique médicale, elle l’est moins quand il s’agit de la coopération internationale avec des pays pratiquant un « tourisme hospitalier » à d’autres fins. C’est le cas de la Chine qui a institutionnalisé un tourisme médical porté par les prélèvements forcés d’organes sur les prisonniers de conscience – principalement du Falun Gong, détenus dans les prisons chinoises.
Selon Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d’éthique « la France est beaucoup plus profondément ancrée dans un principe de non commercialisation du corps […] Il ne faudrait pas pourtant que le corps médical français soit le premier à transgresser ce principe », déclarait-il lors d’une conférence à l’Assemblée nationale en 2013 au sujet de la formation par les hôpitaux français de chirurgiens chinois impliqués dans des transplantations d’organes venant de prélèvements contraints sur des prisonniers de conscience.
À la France de proposer une offre médicale respectant et promulguant à l’international des règles éthiques visant à considérer le corps humain comme intègre, un et indivisible, ne pouvant se comparer à un ensemble de sommes financières.
Ci-dessous un reportage du Magazine de la santé de France 5 sur le tourisme de transplantation d’organes:
Ci-dessous un autre reportage sur le marché lucratif de la transplantation d’organes en Chine, appartenant au domaine du « tourisme hospitalier » international:
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