La prolifération d’algues vertes a causé la mort d’un sanglier sur une plage bretonne en 2024

La mort d’un sanglier sur une plage bretonne proche de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) en septembre 2024 est due à la putréfaction des algues vertes, a annoncé mercredi le parquet de Brest. 

Le 3 septembre 2024, un sanglier était retrouvé mort sur la plage de Saint-Maurice, à Lamballe-Armor. « Les gendarmes étaient saisis le 4 septembre 2024 et une autopsie de l’animal était sollicitée par le parquet de Saint-Brieuc compétent. Ce dernier s’est dessaisi du dossier au profit du Pôle régional environnemental du tribunal judiciaire de Brest en novembre 2024 », a déclaré le procureur de la République de Brest Camille Miansoni dans un communiqué.

Le rapport d’autopsie « a conclu à un décès de l’animal consécutif à l’inhalation d’H2S, gaz émanant de la putréfaction des algues vertes », a indiqué le magistrat. L’enquête menée par les gendarmes est toutefois « clôturée » car les éléments recueillis « ne sont pas de nature à permettre la caractérisation d’une infraction imputable à un acteur déterminé », a précisé le procureur.

« La population doit être informée des risques encourus »

Dans une lettre ouverte adressée au préfet en septembre 2024, l’association Haltes aux marées vertes avait demandé de « procéder au plus vite à une autopsie ». « La population doit être informée des risques encourus par la prolifération des algues vertes causée par l’agriculture industrielle. Aussi, nous vous demandons de nous adresser au plus vite les résultats précis de l’autopsie réalisée sur ce sanglier », réclamait l’association.

Présentes en mer à l’état naturel, les algues vertes prolifèrent dans les baies bretonnes, où elles sont nourries par des apports de nitrates épandus par les agriculteurs dans les champs et dont les excédents sont acheminés par les fleuves côtiers. Ces algues deviennent dangereuses quand elles se décomposent car elles émettent du sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz potentiellement mortel à forte dose.

En juillet 2011, 36 sangliers avaient été mortellement intoxiqués dans l’estuaire du Gouessant, site pollué par les algues vertes, là où le sanglier a été retrouvé mort en septembre 2024.