Le 49.3, le président, l’Assemblée, la rue et les symptômes persistants d’un régime malade
D’un côté, le 49.3 et l’Assemblée, de l’autre, la rue. Au-dessus, le président de la République, intouchable. C’est le système politique français en quelques mots et ce n’est pas une caricature.
Ceux qui critiquent le 49.3 et le « passage en force » de la réforme des retraites ont la mémoire courte. De Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, ils ont oublié que ce qui se passe aujourd’hui découle de la volonté du général de Gaulle, dont ils se réclament, et de la Constitution de 1958. À l’époque, il s’agissait de donner les pleins pouvoirs à de Gaulle pour résoudre la crise algérienne. Mais les pleins pouvoirs sont devenus la norme sous la Ve République, ce qui a fait de la France une « présidentocratie », selon la formule de Jean-François Revel. Le Premier ministre n’étant que le fusible aux mains de l’Élysée et l’Assemblée, une caisse de résonance. Certes, lors des cohabitations, le président affecte d’accepter la politique du camp d’en face mais, comme il sait qu’il ne risque rien, il peut parfaitement s’y opposer et provoquer une crise politique. L’arme dont il dispose est la dissolution de l’Assemblée. Et le 49.3, sans équivalent dans les autres pays riches et démocratiques où, d’ailleurs, il n’y a pas de double exécutif.
Le spectacle que donne France ces jours-ci confirme les tares de cette République née en 1958 et censée être plus efficace que le régime parlementaire. En réalité, on assiste en ce moment à la confrontation entre une démocrature et la rue. Des syndicats radicalisés, des jeunes endoctrinés, des élus même qui encouragent les manifestations, voire la violence pour empêcher la réforme des retraites. En face, une Assemblée impuissante et un président inamovible jusqu’à la fin de son mandat. Triste et inquiétant spectacle d’un pays, la France, incapable de mener à bien une réforme essentielle et de faire fonctionner correctement la démocratie. « La démocratie est le seul régime qui ne puisse pas s’offrir le luxe de ne pas fonctionner », ne cessait de rappeler Franklin Roosevelt. La France s’offre depuis trop longtemps ce luxe. Avec les conséquences que l’on peut voir.
Article écrit par Nicolas Lecaussin. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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