Lot-et-Garonne : Lucas, 18 ans, rachète la ferme familiale contre toute attente, grâce à la solidarité

La ferme familiale des grands-parents de Lucas, installée à Mauvezin-sur-Gupie, aurait pu disparaître sous les coups du sort. Mise en liquidation judiciaire, l’exploitation apparaissait condamnée, menaçant la transmission d’un patrimoine transmis de génération en génération. Mais le jeune homme n’a jamais renoncé. Soutenu par sa famille, la Coordination rurale 47 (CR 47) et la chambre d’agriculture, il s’est mobilisé sans relâche pour empêcher sa vente à un tiers.  

Le prix de départ fixé à 140.000 euros, tombé à 10.045 euros 

Le 19 juin dernier, l’avenir de la ferme se jouait au tribunal judiciaire d’Agen. Aucun acquéreur extérieur ne s’étant manifesté, le prix de départ fixé à 140.000 euros a été progressivement abaissé jusqu’à 10.045 euros. La SAFER de Nouvelle-Aquitaine, missionnée par la chambre d’Agriculture, avait remporté la vente dans l’espoir que Lucas puisse la reprendre à la fin de ses études. 

Mais une semaine plus tard, dans le délai légal de surenchère, un particulier a déposé une offre concurrente, relançant la procédure. Face à ce coup de théâtre, la CR 47 a contesté l’issue, affirmant que la ferme devait rester dans la famille et que Lucas devait bénéficier d’une priorité. 

« Il serait inacceptable que cette ferme soit vendue à un tiers ! […] Lucas doit être prioritaire, le bien doit rester dans sa famille, ses grands-parents ne doivent pas être expulsés », avait alors martelé la CR 47, comme le rappelle Boulevard Voltaire. « La transmission du patrimoine est une valeur forte des paysans… il ne peut en être autrement pour cette famille ! », avait-elle encore réagi, promettant de rester aux côtés du jeune exploitant afin que la vente « se déroule dans les meilleures conditions ». 

La ferme acquise pour 115.000 euros 

Après plusieurs semaines d’incertitude, la vente a été conclue le 16 octobre. Si l’offre initiale de Lucas (12.000 euros) aurait pu suffire sans surenchère, le prix final auquel la ferme a été attribuée est de 115.000 euros. Lucas a toutefois pu compter sur un vaste élan de solidarité : une cagnotte en ligne et une mobilisation populaire ont permis de rassembler plus de 134.000 euros. 

Grâce à ce soutien, il dispose désormais des moyens pour relancer l’activité de la ferme familiale.