Meurtre de Lola : Dahbia Benkired écope d’une perpétuité incompressible, une peine rarissime en France
Dahbia Benkired est devenue vendredi la première femme à être condamnée à la perpétuité incompressible ou « réelle », la peine maximale prévue par le code pénal, reconnue coupable par la cour d’assises de Paris du meurtre de Lola Daviet, 12 ans, après l’avoir violée et torturée.
La peine de réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une sûreté également à perpétuité, avait été réclamée dans la matinée par l’avocat général au terme de ses réquisitions.
Le représentant de l’accusation avait souligné la nécessité « d’assurer la protection de la société, de prévenir la commission de nouvelles infractions et de restaurer l’équilibre social ».
Une reconnaissance du combat familial
« On croyait à la justice et on l’a eue », a déclaré, la voix empreinte d’émotion, Delphine Daviet, la mère de Lola, à la sortie du tribunal vendredi. Quelques minutes plus tôt, la cour d’assises de Paris avait condamné la meurtrière de sa fille à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, la peine la plus sévère du code pénal.
Pour la famille Daviet, cette décision marque la fin d’un long combat pour la vérité et la justice. « On a restauré la mémoire de ma sœur et de sa fille, on a restauré la vérité. Et surtout merci à la justice », a ajouté Thibault Daviet, le frère de la victime, saluant la fermeté du tribunal et la dignité des débats.
Un verdict d’une sévérité extrême
Lors de l’énoncé du verdict, après quatre heures de délibéré, le président de la cour a évoqué « l’extrême cruauté des faits criminels », de « véritables supplices » « totalement déshumanisés ».
« La cour, pour fixer la peine juste, a pris en compte le préjudice psychologique indicible causé à la victime et à la famille dans des circonstances aussi violentes et presque innommables », a-t-il ajouté, relevant que le « parcours de vie » de la condamnée « ne saurait expliquer ce déferlement de haine ».
Le magistrat a aussi insisté sur la « dangerosité criminologique très élevée » de Dahbia Benkired. Depuis son instauration en 1994, la « perpétuité réelle » n’avait jusqu’alors été prononcée qu’à quatre reprises en droit commun, contre Pierre Bodein, Michel Fourniret, Nicolas Blondiau et Yannick Luende Bothelo.
Le drame d’un crime d’une rare barbarie
La peine, réputée « incompressible », peut toutefois être réexaminée au bout de trente ans selon des critères extrêmement stricts. Les jurés ont sans doute été influencés par l’attitude impassible de Dahbia Benkired au cours des débats et par ses déclarations confuses, parfois contredites par les éléments de l’enquête.
Malgré six jours d’audience, les véritables mobiles de ce passage à l’acte d’une rare sauvagerie demeurent obscurs.
Le 14 octobre 2022, elle avait attiré sous la contrainte Lola, la fille des gardiens de l’immeuble, avant de la violer, torturer et tuer, puis de dissimuler son corps dans une malle.
Un procès sous tension et marqué par l’émotion
Lors du procès, trois experts psychiatres ont confirmé l’absence de trouble psychique pouvant altérer la responsabilité pénale de Dahbia Benkired, soulignant au contraire « des traits de personnalité psychopathiques ».
« Aucun traitement médicamenteux ne saurait fondamentalement transformer la personnalité de Mme Benkired. Quand il n’y a pas de maladie, il n’y a pas de traitement », avait relevé l’avocat général, ajoutant que « le risque de récidive est maximum ». Citant Albert Camus, il avait résumé son réquisitoire par cette phrase : « Un homme, ça s’empêche. Dahbia Benkired, elle, ne s’empêche plus. »
Une affaire qui a profondément ému l’opinion
Le meurtre de Lola avait bouleversé la France et suscité un vif débat politique, certains milieux d’extrême droite ayant instrumentalisé la situation irrégulière de l’accusée.
L’une des avocates de la famille de la victime a rappelé que « les seuls gardiens de sa mémoire » restaient ses proches, « trop jeunes pour servir les débats haineux ».
Le président Julien Quéré a salué la « dignité » de la mère et du frère de la fillette, tandis que le père, rongé par le chagrin, est décédé quelques mois après le drame.
La défense, menée par Me Alexandre Valois, a tenté de replacer le parcours violent de l’accusée au centre des débats, mais a elle-même reconnu la gravité du crime : « Si la peine de mort n’avait pas été abolie, elle aurait certainement été requise ».
Dahbia Benkired dispose de dix jours pour interjeter appel.
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