Mort de Mathis à Lille : le chauffard déjà condamné pour torture, séquestration et trafic de drogue

Mathis Polart, 19 ans, avait récemment quitté Arques pour Lille. Passionné de rap et de mode, il travaillait chez McDonald’s à Marcq-en-Barœul tout en développant sa propre ligne de vêtements, rapporte Nordlittoral. Ce samedi matin, alors qu’il traversait un passage piéton sur le boulevard de la Liberté, il a été mortellement percuté par un véhicule. Le conducteur, Adel El Nacer C., 31 ans, tentait de fuir un contrôle de police et a été interpellé par les forces de l’ordre après une courte course à pied. 

Un passé judiciaire lourd 

Le conducteur impliqué dans l’accident n’est pas un inconnu des autorités. Il cumule plus d’une quinzaine de mentions judiciaires et a déjà été condamné à plusieurs reprises pour des faits graves. 

En 2013, à 19 ans, il avait été condamné à quatre ans de prison pour trafic de stupéfiants dans le quartier de Lille Sud, relate Le Figaro. En 2020, il a été jugé pour des actes de séquestration et de torture sur un homme dans un appartement surnommé la « tour de la mort », un lieu lié au trafic de drogue occupé par Adel El Nacer C. et ses complices, précisent nos confrères. 

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Dans ce dossier, la victime avait été réduite en esclavage. La Voix du Nord, présente à l’audience, la décrivait comme « un esclave […] contraint d’aller leur chercher à manger, leur acheter du cannabis. Ses mains étaient constellées de brûlures de cigarettes, la moitié de son crâne était rasée ». Pour ces faits, Adel El Nacer C. avait écopé de trois ans de prison, dont deux ferme. 

Dix ans de prison et 150.000 euros d’amende encourus 

Selon le procureur de Lille, le trentenaire était sous l’emprise de protoxyde d’azote au moment de l’accident, survenu lors de cette fatidique nuit d’Halloween. Il conteste avoir conduit le véhicule, mais a été mis en examen et écroué pour homicide routier aggravé, délit de fuite et refus d’obtempérer. Il encourt dix ans de prison et 150.000 euros d’amende.  

Le choc de cette mort, qui relance le débat sur le traitement des récidivistes par la justice, a laissé place à l’indignation. Sur RTL, la mère de Mathis a pointé du doigt le laxisme du système : « Il y a eu des failles, il en était à son 16e ou 17e délit. On se demande pourquoi il est en liberté. C’est l’insouciance de ces personnes-là. Ils ne se sentent même pas menacés. On ne peut pas laisser des gens mourir comme ça. »  

Adopté à 16 mois, Mathis était « doué » et « adorait apprendre ». Il devait fêter ses vingt ans ce mercredi. Dans un témoignage bouleversant sur BFMTV, sa mère s’est également interrogée : « On se dit : ‘Pourquoi lui, pourquoi cette personne était au volant d’une voiture en délit de fuite’ et ‘pourquoi elle était encore en liberté ?’ » Elle a conclu : « Il a ôté la vie à un ado qui n’avait qu’envie de vivre. »