Paris veut « inonder Gaza d’aide humanitaire », annonce Jean-Noël Barrot

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Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 15 octobre 2025. (ALAIN JOCARD/AFP via Getty Images)
Von 16 octobre 2025

Alors que la bande de Gaza tente de se relever après deux années de guerre, la France veut jouer un rôle central dans la tâche colossale de l’aide humanitaire et de la reconstruction.

À Paris, le ton est donné : il faut « inonder la bande de Gaza d’aide humanitaire », a déclaré le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le 15 octobre 2025.

Ces propos marquent une nouvelle étape dans l’engagement de la diplomatie française, au lendemain du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas négocié par le président américain Donald Trump et salué par les Nations unies.

Ce virage humanitaire s’inscrit dans une logique plus large, celle d’une mobilisation internationale pour reconstruire Gaza tout en préparant un avenir politique pour le territoire. Le président Emmanuel Macron lui-même a multiplié les annonces, insistant sur « le rôle particulier » que la France doit jouer aux côtés de l’Autorité palestinienne dans la gouvernance post-conflit.

De Charm el-Cheikh en Égypte à Paris, une intense activité diplomatique se met en place pour coordonner les efforts humanitaires, politiques et sécuritaires visant à stabiliser durablement la région.

Une aide « massive et immédiate »

« Il faut inonder la bande de Gaza d’aide humanitaire et commencer le travail de reconstruction », a insisté Jean-Noël Barrot, évoquant une émotion particulière après la libération des otages israéliens et la mise en œuvre de la trêve entre Israël et le Hamas.

« La France co-organisera avec l’Égypte une conférence dédiée à la reconstruction de Gaza », a-t-il ajouté, précisant qu’une résolution franco-britannique, en concertation avec Washington, serait présentée au Conseil de sécurité de l’ONU pour mandater une force internationale de stabilisation dans l’enclave.

Selon le ministre, l’objectif n’est pas uniquement d’acheminer de la nourriture ou des médicaments, mais de jeter les premières bases de la reconstruction d’un territoire exsangue. Les premières opérations de largage d’aide humanitaire ont d’ailleurs déjà débuté depuis août, comme l’a confirmé Emmanuel Macron lors d’un déplacement.

L’ONU et la France veulent participer à la manœuvre

Les Nations unies ont également dévoilé un plan d’aide d’urgence d’une ampleur inédite : 170.000 tonnes de vivres, de fournitures médicales et d’abris doivent être acheminées, soit plusieurs centaines de camions par jour.

Tom Fletcher, chef de l’humanitaire de l’ONU, a résumé la situation : « Nos équipes sont prêtes. Nos stocks sont prêts. Il faut maintenant un accès sécurisé et un financement complet. » Pour que cette aide atteigne les 2,1 millions de Gazaouis, l’ONU réclame une levée des restrictions et des garanties de sécurité pour les travailleurs humanitaires.

Dans ce contexte, Paris entend s’imposer comme l’un des relais européens de ce plan. Le Quai d’Orsay a déjà annoncé une contribution financière importante au fonds humanitaire onusien, ainsi qu’un appui logistique à travers la mise à disposition d’avions cargos et de missions médicales conjointes avec plusieurs ONG françaises.

Une stratégie politique plus large

Au-delà de l’urgence humanitaire, la France se positionne pour peser sur la « gouvernance du jour d’après », après sa reconnaissance controversée de l’État de Palestine – menaçant les accords de paix en cours.

Lors de son déplacement à Charm el-Cheikh en Égypte, Emmanuel Macron a affirmé que la France « jouerait un rôle tout particulier » aux côtés de l’Autorité palestinienne afin qu’elle retrouve « toute sa place dans la gouvernance de Gaza ». Le chef de l’État a défendu une approche équilibrée consistant à soutenir les réformes palestiniennes tout en garantissant la sécurité d’Israë, selon Le Figaro.

« Nous serons aux côtés de l’Autorité palestinienne pour veiller à ce qu’elle ait sa part, mais aussi qu’elle fasse ses réformes pour le jour d’après », a précisé le président français. Ce discours s’inscrit dans la continuité de la politique française au Proche-Orient, oscillant entre fermeté diplomatique et solidarité humanitaire.

L’engagement sur le terrain

Les premières rotations d’aide coordonnées par le ministère des Armées et la Croix-Rouge française sont attendues dans les prochains jours, via le point de passage de Rafah, rouvert sous supervision égyptienne.

Des hôpitaux de campagne devraient également être installés dans le sud de Gaza, où les infrastructures civiles ont été largement détruites.

Le ministre Jean-Noël Barrot a tenu à souligner que cette démarche s’accompagnerait d’un volet politique fort : « Il faut assurer la sécurité des Gazaouis » et répondre à leurs besoins fondamentaux avant l’hiver.

Une campagne diplomatique plus large vise à convaincre d’autres partenaires européens d’apporter une contribution renforcée, notamment en logistique et en financement.

Ce plan d’aide, soutenu par Paris, se veut la marque du gouvernement français qui entend demeurer un acteur clef de la stabilité au Proche-Orient, à la croisée des efforts occidentaux et arabes.



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