Présidentielle : pour François Ruffin, Jean-Luc Mélenchon ne ferait pas le poids face à Marine Le Pen
François Ruffin ne croit plus au « miracle » Mélenchon. Invité de BFMTV ce dimanche 9 novembre, le député de la Somme a tranché sur la capacité du leader de La France insoumise à remporter une élection présidentielle face à Marine Le Pen. « S’il y a une certitude, c’est que dans un deuxième tour face à Marine Le Pen, [Jean-Luc Mélenchon] qui était très nettement vainqueur en 2017 (…) aujourd’hui, on perd, voilà mon souci. Il n’y a aucun doute », affirme-t-il, évoquant les récents sondages.
Pour l’élu picard, Jean-Luc Mélenchon « peut être un bon candidat de premier tour », mais il ne sait « pas comment faire pour sortir des millions d’électeurs d’un chapeau ». C’est la raison pour laquelle François Ruffin reste « sceptique sur ce miracle qui se produirait dans les quinze jours de l’entre-deux-tours ». Face à ce constat, il martèle : « Il nous faut une autre option. »
Un Nouveau Front populaire « mort »
Le député de la Somme ne mâche pas ses mots concernant l’avenir de l’alliance de gauche. Le Nouveau Front populaire, qui faisait miroiter une candidature portée par la gauche pour 2027, est selon lui « mort » et « ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il est mort », rapporte BFMTV. « Quand il y a des tirs d’obus entre La France insoumise et le Parti socialiste, on imagine une pénible réconciliation », estime le député, qui souligne toutefois que « ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas inventer quelque chose ».
Cette fracture s’est particulièrement manifestée lors de la Fête de L’Humanité à Brétigny-sur-Orge, samedi 14 septembre. Quand François Ruffin s’est présenté sur scène pour débattre sur le thème de l’union des classes populaires, il a essuyé des huées et des sifflets, rapporte Le Monde. Le député s’est aliéné une grande partie des sympathisants de LFI depuis sa rupture avec le mouvement pendant la campagne législative.
Des divergences stratégiques profondes
Les critiques de François Ruffin visent directement la stratégie électorale de Jean-Luc Mélenchon. Il lui reproche notamment d’abandonner une partie de l’électorat rural pour se concentrer sur les jeunes et les quartiers. Lors de la Fête de L’Humanité, François Ruffin a ainsi interpellé la foule : « Quand Jean-Luc Mélenchon dit qu’il faut tout faire pour la jeunesse et les quartiers populaires, et laisser tomber le reste, qui est d’accord avec cette ligne-là ? ».
Face à la droite nationaliste qui « construit des murs », François Ruffin veut « bâtir des ponts » entre les Français, persuadé qu’il y a « un immense commun entre la France des bourgs et la France des tours, et un chemin pour les unir ». Le député a affirmé avoir « de l’affection » pour Jean-Luc Mélenchon, qu’il considère comme « l’homme qui a réuni la gauche ». Mais il regrette le « ton » et « la radicalité » de sa parole, qui amènerait à « perdre des voix ».
Au moment de clore le débat, certains ont chanté « François Ruffin n’est pas un camarade ». D’autres, au contraire, ont applaudi le député de la Somme, symbole de la fracture de la gauche sur les stratégies électorales.
Des sondages qui alimentent les tensions
Plusieurs enquêtes d’opinion confortent la position de François Ruffin. Selon une enquête Elabe pour L’Express d’avril 2023, pour 59% des Français, le député de la Somme serait « le meilleur candidat pour représenter la gauche à la prochaine élection présidentielle », contre seulement 33% pour Jean-Luc Mélenchon.
Plus révélateur encore, une étude de l’institut Cluster 17 commandée par Picardie debout et consultée par Libération teste François Ruffin dans l’hypothèse d’une candidature unique à gauche. Il passerait la barre du premier tour avec 29% des voix, 1 point derrière Marine Le Pen. Au second tour, il ferait jeu égal avec le parti à la flamme, à 50% chacun. Dans le même scénario d’union de la gauche, Jean-Luc Mélenchon n’obtient que 18% des intentions de vote, onze points en dessous de Ruffin. Dans l’hypothèse d’un second tour face à Marine Le Pen, le leader insoumis chute à 35% d’intentions de vote.
Interrogé sur sa propre candidature, François Ruffin temporise : « Ce n’est pas le moment. » Il se dit pleinement consacré à l’examen du budget proposé à l’Assemblée nationale par le gouvernement.
vielen Dank, dass Sie unseren Kommentar-Bereich nutzen.
Bitte verzichten Sie auf Unterstellungen, Schimpfworte, aggressive Formulierungen und Werbe-Links. Solche Kommentare werden wir nicht veröffentlichen. Dies umfasst ebenso abschweifende Kommentare, die keinen konkreten Bezug zum jeweiligen Artikel haben. Viele Kommentare waren bisher schon anregend und auf die Themen bezogen. Wir bitten Sie um eine Qualität, die den Artikeln entspricht, so haben wir alle etwas davon.
Da wir die Verantwortung für jeden veröffentlichten Kommentar tragen, geben wir Kommentare erst nach einer Prüfung frei. Je nach Aufkommen kann es deswegen zu zeitlichen Verzögerungen kommen.
Ihre Epoch Times - Redaktion