Shein évite sa suspension en France mais reste dans le viseur des autorités

Shein a réussi à échapper à une suspension en France après avoir retiré l'ensemble des produits illégaux de sa plateforme. Face à l'ultimatum de 48 heures lancé mercredi par les autorités, le géant asiatique du e-commerce a pris une mesure radicale : la suspension totale de sa marketplace proposant des articles de vendeurs tiers.
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Sortie du magasin Shein dans le grand magasin BHV, à Paris, le 5 novembre 2025. (LAURENT CARON/Hans Lucas/AFP via Getty Images)
Von 8 novembre 2025

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a confirmé vendredi la disparition de tous les produits prohibés : poupées sexuelles d’apparence enfantine, armes de catégorie A, armes blanches et médicaments. Le gouvernement y voit une « victoire fondamentale » pour les consommateurs et l’ordre public.

La justice reste mobilisée

Malgré cette mise en conformité, Shein n’est pas tiré d’affaire. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a confirmé sur X « le maintien des procédures judiciaires aux fins d’obtenir la suspension de la plateforme ». Un nouveau bilan est programmé la semaine prochaine à sa demande.

Le ministère de l’Intérieur a déposé vendredi une requête auprès du tribunal judiciaire de Paris pour « faire cesser les graves dommages à l’ordre public causés par les défaillances répétées de Shein ». Parallèlement, le parquet de Paris a confié lundi quatre enquêtes à l’Office des mineurs (Ofmin), visant Shein, AliExpress, Temu et Wish pour diffusion de contenus violents, pornographiques ou pédopornographiques accessibles aux mineurs.

Shein affiche sa bonne volonté

« Nous prenons note de la décision du gouvernement aujourd’hui », a déclaré Quentin Ruffat, porte-parole de Shein en France. « Shein reste engagée dans le dialogue avec les autorités françaises afin de répondre aux préoccupations exprimées et de présenter les mesures que nous avons mises en place pour continuer à nous améliorer ».

Le ministre du Commerce Serge Papin a reconnu vendredi que « le Shein d’aujourd’hui n’est pas du tout celui de mercredi ». Néanmoins, il a refusé de rencontrer Donald Tang, le PDG de Shein, malgré une lettre où ce dernier s’engageait à « respecter toutes les lois françaises ».

D’autres plateformes dans le collimateur

Le gouvernement a identifié des produits illicites sur d’autres plateformes non nommées et « engagera dans les prochains jours de nouvelles procédures à leur encontre ». Lors d’un contrôle systématique des colis Shein jeudi à l’aéroport de Roissy-CDG, des produits « pas aux normes » voire « destinés à un trafic illicite » ont été saisis, selon Serge Papin.

L’équipe de l’Investigation numérique de l’AFP a constaté qu’il reste possible pour un consommateur français d’acquérir facilement des poupées sexuelles à l’apparence enfantine sur internet, notamment via des sites chinois, sans recourir au darkweb.

Pression internationale sur Shein

La France a sollicité l’intervention de la Commission européenne pour sanctionner Shein. Anne Le Hénanff, ministre déléguée au Numérique, s’est entretenue jeudi avec Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission chargée du numérique. Cette dernière « considère l’affaire des poupées pédopornographiques comme extrêmement grave et ne compte pas en rester là », a assuré la ministre au Parisien.

Vendredi, depuis Shanghai, le ministre du Commerce extérieur Nicolas Forissier a transmis à la Chine, où Shein fabrique la majorité de ses produits, que la vente de ces poupées était « inacceptable ».

L’expansion française se poursuit

Dans ce contexte tendu, Shein maintient son plan d’implantation en France avec ses premiers magasins physiques permanents au monde. Après l’ouverture au BHV à Paris mercredi, des inaugurations sont prévues le 18 novembre à Dijon et Reims, le 21 novembre à Grenoble, puis début décembre à Angers et Limoges, selon la Société des grands magasins (SGM) qui accueille la marque.

Avec AFP



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