Situation financière « critique » : France Télévisions sommée de se réformer « sans délai » par la Cour des comptes

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La PDG du groupe France Télévisions Delphine Ernotte. (XAVIER LEOTY / AFP via Getty Images)
Von 23 septembre 2025

La Cour des comptes a jugé mardi le groupe public « dos au mur », en raison d’une « situation financière critique » qui impose « sans délai des réformes structurelles ».

Un risque hypothétique de « dissolution » du groupe

« France Télé se trouve dans une situation à nos yeux qui n’est plus soutenable, qu’une entreprise normale ne pourrait tolérer », a déclaré le président de la Cour, Pierre Moscovici, lors d’une conférence de presse.

Le rapport, publié dix ans après un précédent contrôle, souligne que les « charges de personnel et de fonctionnement » et les « investissements nécessaires notamment dans le numérique » rendent « inéluctables » des changements. À défaut, Moscovici a même évoqué un risque hypothétique de « dissolution » du groupe présidé par Delphine Ernotte Cunci.

Pour la première fois, France Télévisions a adopté un budget en déficit, de 40 millions d’euros en 2025.

Un virage numérique indispensable

Face à la montée en puissance de Netflix, YouTube et autres plateformes, la Cour demande un investissement supplémentaire de 95 millions d’euros dans le numérique. « Nous nous tournons clairement vers la tutelle », c’est-à-dire l’État, a insisté Moscovici, appelant à fixer à l’entreprise « une trajectoire financière réaliste ».

« Nous voulons une entreprise publique plus forte, non pas affaiblie », a-t-il plaidé, jugeant France Télévisions « indispensable au débat démocratique », menacé par les « fake news » et les réseaux sociaux.

Réformes et synergies

La Cour préconise une renégociation rapide de l’accord social en vigueur, afin d’accroître la polyvalence des personnels, et suggère de renforcer les synergies entre France 3 et le réseau Ici, issu des ex-radios France Bleu. Elle invite aussi à ne pas attendre la concrétisation du projet de holding de l’audiovisuel public porté par l’ex-ministre de la Culture Rachida Dati.

France Télévisions regroupe France 2, France 3 et ses 24 antennes régionales, France 4, France 5, franceinfo et le réseau Outre-mer La Première. Malgré ses difficultés, la Cour salue sa « place de premier plan » dans les audiences, y compris en streaming.

2,5 milliards d’euros de dotation publique

Dans un courrier à la Cour, Delphine Ernotte Cunci a affirmé que le groupe « souscrit à l’ensemble des recommandations formulées » et « travaille déjà à leur mise en œuvre ».

Un communiqué interne souligne que le constat d’une « situation financière critique », « après 10 années d’efforts », rejoint « les alertes formulées à de multiples reprises » à l’adresse de l’État. Le groupe, qui emploie environ 9000 salariés équivalent temps plein, reçoit chaque année 2,5 milliards d’euros de dotation publique.

La Cour pointe toutefois « des frais de mission élevés » et « certains niveaux de salaires » de personnes cumulant avec d’autres emplois, tout en rappelant que les réformes menées depuis une décennie ont dégagé « des marges de manœuvre significatives ».

Pressions politiques

Le rapport intervient dans un contexte de fortes tensions autour de l’audiovisuel public. Le Rassemblement national propose sa privatisation. « Alors que nos finances publiques connaissent une grave crise, il y a plus que jamais urgence », a écrit sur X Marine Le Pen, dénonçant une « gestion catastrophique » et un « train de vie dispendieux » d’une entreprise « d’un autre temps ».

Samedi, la cheffe des députés RN avait déjà réclamé le départ de Delphine Ernotte, qu’elle décrit comme « une militante très marquée à gauche ». La dirigeante de France Télévisions, à la tête du groupe depuis 2015 et renouvelée en mai pour un troisième mandat, avait qualifié la semaine dernière CNews de « chaîne d’extrême droite ».

Une bataille médiatico-politique

Les critiques du RN se sont intensifiées après l’affaire dite Legrand-Cohen, impliquant deux journalistes du service public accusés de connivence avec le Parti socialiste.

Dans le même temps, les médias appartenant à Vincent Bolloré, dont CNews, accusent France Télévisions et Radio France de partialité en faveur de la gauche. Ces derniers répliquent en saisissant l’Arcom et les pouvoirs publics.

Avec AFP



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