Sous la pression d’une association écologiste, une bergerie du Mont-Saint-Michel menacée de démolition
Dans la baie du Mont-Saint-Michel, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, une bergerie menace de disparaître, rapporte Le Figaro. Le 21 octobre dernier, la justice a confirmé l’obligation faite à François Cerbonney, éleveur bio de 350 brebis, de détruire son bâtiment en bois de 980 m², érigé sur la commune de Genêts (Manche).
« La chose a été jugée, on ne revient pas dessus »
Selon La France Agricole, cette décision clôt plus de quatorze années de procédure engagées par l’association Manche Nature, qui considère que la construction enfreint la loi Littoral.
La bergerie, posée à proximité du rivage, avait pourtant bénéficié en 2011 d’un permis de construire délivré par la mairie. Mais pour l’association écologiste, elle se situe dans une zone remarquable protégée, à moins de 100 mètres du littoral, ce que conteste l’éleveur, affirmant être à plus de 250 mètres du rivage.
Pour Laura Touvet, présidente de Manche Nature, la zone concernée relève d’un espace littoral particulièrement protégé. « Il s’agit d’une zone remarquable du littoral où coexistent une faune et une flore spécifiques », explique-t-elle au Figaro. « Nous avons posé un problème de droit, la chose a été jugée, on ne revient pas dessus. » Selon elle, « si on commence à faire une exception avec cet établissement, cela fera jurisprudence ». Elle craint qu’ensuite, ce soit « la porte ouverte à tout type d’installation dans la baie du Mont-Saint-Michel, en dépit de la loi littoral ».
La bergerie du Mont-Saint-Michel, construite sur la commune de Genêts, dans la Manche, vit-elle ses dernières heures ? Le juge d’exécution de Caen a en effet ordonné, le 21 octobre dernier, que François Cerbonney, le concepteur de cette structure légère de 980 m2 qui abrite ses… pic.twitter.com/wgasEE12qu
— Le Figaro (@Le_Figaro) November 3, 2025
L’éleveur a huit mois pour démolir sa bergerie
Le juge a donné à François Cerbonney huit mois pour démolir la bergerie, sous peine de devoir s’acquitter d’une astreinte quotidienne de 60 euros pendant six mois. « Cela représente la somme de 10.800 euros. Je n’ai pas cet argent », explique l’éleveur, joint par Le Figaro. Il confie son désarroi : « Je suis abasourdi, mais déterminé à me battre. C’est ma passion, toute ma vie. »
Dans un reportage de TF1, on aperçoit l’éleveur poursuivre son activité auprès de ses moutons de pré-salé, élevés dans les herbus de la baie, ces étendues d’herbes maritimes régulièrement recouvertes par la mer. Pour lui, son travail contribue à l’entretien du paysage et de la biodiversité. « Je ne comprends pas l’acharnement de Manche Nature contre mon projet, car il ne dénature pas le littoral, mais participe à l’entretien de la biodiversité », déclare-t-il, soulignant au passage que « les astreintes judiciaires qu’ils nous ont déjà réclamées et obtenues auparavant vont directement alimenter leur budget ».
« Manche Nature se trompe de cible »
L’éleveur bénéficie du soutien de plusieurs élus, dont David Nicolas, maire d’Avranches et président de l’agglomération Mont-Saint-Michel Normandie. Ce dernier défend une activité traditionnelle parfaitement intégrée : « Cette bergerie en bois posée sur la terre battue n’a rien d’un bâtiment industriel, contrairement à ce que laissent entendre différents jugements », assure-t-il dans les colonnes du Figaro.
Pour l’édile, « Manche Nature se trompe de cible ». « M. Cerbonney est un amoureux de la nature et de l’environnement, contrairement à certaines autres installations de la baie », pointe-t-il.
Les défenseurs du berger rappellent en outre que le pâturage des moutons contribue à limiter la prolifération des plantes invasives et à préserver les prés-salés. Ils font de plus « partie intégrante de ce paysage remarquable classé au patrimoine de l’Unesco », assure Jean-Marie, guide du Mont-Saint-Michel. Une interruption de l’élevage pourrait, selon eux, déséquilibrer l’écosystème local.
L’association Manche Nature affirme pourtant avoir proposé, en avril 2022, un terrain alternatif, hors zone protégée, pour relocaliser la bergerie. « Il s’agissait d’un projet transgénérationnel permettant à un jeune de reprendre le flambeau. Monsieur Cerbonney n’en a finalement pas voulu », explique Laura Touvet. L’éleveur, lui, reste ferme : « Là où je suis le mieux, c’est là où je suis actuellement. »
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