STMicroelectronics : un millier de départs volontaires en France, a annoncé la firme de semi-conducteurs
Le groupe franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics compte se séparer « d’environ 1000 personnes » en France sur les 2800 départs volontaires prévus dans le monde d’ici fin 2027, a-t-il indiqué mercredi à l’AFP, une information qui a fait bondir les syndicats.
Le groupe compte quelque 12.000 salariés en France, sur un total de 50.000.
« Aucun départ contraint et aucun site ne sera fermé »
Alors qu’elle connaît un début d’année difficile et fait face à une brouille entre ses coactionnaires français et italien, l’entreprise a fait mardi aux représentants du personnel cette annonce, qui s’inscrit dans le cadre d’un vaste projet de réorganisation dévoilé en octobre.
« Il n’y aura aucun départ contraint et aucun site ne sera fermé dans le cadre de ce projet », a rappelé STMicroelectronics mercredi.
« Tout le projet sera mis en œuvre sur la base du volontariat, avec des options de mobilités interne et externe d’ici à fin 2027 », écrit la direction dans un communiqué envoyé à Ici Touraine.

Un technicien vérifie des puces électroniques dans le laboratoire de STMicroelelectronics, le 15 novembre 2018 à Grenoble. (JEAN-PIERRE CLATOT/AFP via Getty Images)
La CGT « conteste ces suppressions d’emplois »
« On accueille très mal cette annonce », a réagi auprès de l’AFP Nadia Salhi, déléguée syndicale CGT du groupe, décrivant un état de « sidération » parmi les salariés français du 13e acteur mondial, et deuxième européen, de l’industrie des semi-conducteurs.
« On conteste ces suppressions d’emplois alors que l’entreprise touche beaucoup d’aides publiques », a-t-elle insisté. En 2023, STMicroelectronics a reçu un soutien de l’État d’environ 487 millions d’euros sous forme de subventions et de crédits d’impôts notamment, avait expliqué son PDG, Jean-Marc Chéry, lors d’une audition au Sénat le 1er avril.
Le syndicat dénonce également la volonté de la direction de pousser à la mobilité interne près de 2500 salariés, pour changer de site ou d’emploi.
Côté italien, à l’issue d’une réunion avec des dirigeants de STMicroelectronics et des représentants de la région Lombardie le 22 avril, les syndicats avaient fait état de 800 suppressions d’emplois prévues dans l’usine située à Agrate Brianza, dans le nord du pays.
Des résultats en nette baisse
Le groupe, qui a présenté des résultats en nette baisse pour le premier trimestre 2025, a confirmé son objectif d’économies annuelles en dollars « dans le haut de la fourchette à trois chiffres à la fin 2027 ».
Le 24 avril, il avait fait état d’un résultat net au premier trimestre à 56 millions de dollars (49 millions d’euros, en chute de 89%), dans le sillage d’un recul de son chiffre d’affaires de 27,3%, à 2,52 milliards de dollars (2,21 milliards d’euros).
Il espère un rebond au deuxième trimestre mais reste prudent devant la situation géopolitique.
Les débouchés de l’entreprise sont regroupés sur quelques clients très importants (dont Renault, Tesla, Apple et Samsung) explique Estelle Prin, présidente et fondatrice du Semiconductors observatory – l’Observatoire des semi-conducteurs, dans une interview à Challenges. L’activité de l’entreprise est concentrée sur les secteurs automobile et industriel. La baisse à court terme du secteur automobile en Europe, « à cause de la forte concurrence des voitures chinoises et de l’essoufflement des ventes de voitures électriques – quels que soient les fabricants », impacte les résultats de STMicroelectronics, précise l’experte.
Tensions entre les coactionnaires
Le groupe fait également face à une vive montée des tensions entre ses coactionnaires, la France et l’Italie, qui contrôlent conjointement 27,5% des parts mais tiennent des positions opposées sur la gouvernance de l’entreprise et son PDG.
Nommé en 2018 et renouvelé pour un mandat de trois ans en 2023, Jean-Marc Chéry a ainsi vu le ministre italien des Finances Giancarlo Giorgetti lui retirer son soutien début avril.

Le président Emmanuel Macron arrive avec le président de STMicroelectronics Jean-Marc Chery (à dr.) pour une visite à STMicroelectronics en Isère pour dévoiler la stratégie et les investissements pour l’électronique dans le cadre de France 2030 à Crolles, le 12 juillet 2022. Emmanuel Macron a annoncé le 11 juillet 2022 un investissement de 5,7 milliards d’euros par le franco-italien STMicroelectronics et l’américain GlobalFoundries pour construire une usine de semi-conducteurs à Crolles, près de Grenoble. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/POOL/AFP via Getty Images)
Une prise de position en lien avec le refus du conseil de surveillance de l’entreprise de soutenir l’une des deux candidatures proposées par Rome pour intégrer cette instance interne.
Le conseil de surveillance a, de son côté, réaffirmé son soutien à M. Chéry.
vielen Dank, dass Sie unseren Kommentar-Bereich nutzen.
Bitte verzichten Sie auf Unterstellungen, Schimpfworte, aggressive Formulierungen und Werbe-Links. Solche Kommentare werden wir nicht veröffentlichen. Dies umfasst ebenso abschweifende Kommentare, die keinen konkreten Bezug zum jeweiligen Artikel haben. Viele Kommentare waren bisher schon anregend und auf die Themen bezogen. Wir bitten Sie um eine Qualität, die den Artikeln entspricht, so haben wir alle etwas davon.
Da wir die Verantwortung für jeden veröffentlichten Kommentar tragen, geben wir Kommentare erst nach einer Prüfung frei. Je nach Aufkommen kann es deswegen zu zeitlichen Verzögerungen kommen.
Ihre Epoch Times - Redaktion