Trump annonce une intervention imminente à Chicago malgré l’opposition locale

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Illustration (Alex Wong/Getty Images)
Von 3 septembre 2025

Le président américain Donald Trump a confirmé mardi son intention de déployer des forces fédérales à Chicago pour lutter contre la criminalité, s’attirant l’opposition ferme des élus démocrates locaux qui dénoncent une « occupation militaire » et menacent de contester cette décision en justice.

Un déploiement imminent dans la troisième ville des États-Unis

Mardi, Donald Trump a réaffirmé sa volonté d’ordonner une intervention fédérale à Chicago et Baltimore, malgré l’opposition véhémente des responsables locaux. Cette annonce s’inscrit dans la continuité des déploiements déjà effectués à Washington D.C. et Los Angeles, marquant une escalade dans la stratégie sécuritaire de l’administration Trump.

Selon deux responsables américains s’exprimant sous couvert d’anonymat, l’intervention fédérale à Chicago pourrait débuter dès le 5 septembre et durer environ 30 jours. Les responsables militaires esquissent un plan qui pourrait déployer quelques milliers de membres de la Garde nationale, tandis que l’utilisation de forces d’active a également été évoquée.

Le président républicain justifie cette intervention par sa rhétorique habituelle contre la métropole du Midwest, qu’il qualifie régulièrement de « trou à rats », « capitale mondiale du meurtre » ou encore de « ville la plus dangereuse au monde ». Sur sa plateforme Truth Social, Trump s’était engagé à « régler le problème de la criminalité en vitesse » à Chicago, « comme je l’ai fait à Washington ».

Une résistance institutionnelle organisée

Face à ces annonces, les élus démocrates de l’Illinois et de Chicago ont immédiatement mobilisé leurs moyens légaux et politiques. Le maire de Chicago a signé un décret ce week-end visant à résister à l’opération prévue par l’administration Trump, tandis que le gouverneur JB Pritzker s’est déclaré « prêt à combattre en justice » tout déploiement militaire.

« Chicago ne veut pas de troupes dans ses rues », a déclaré le gouverneur démocrate, appelant les habitants à faire entendre leurs voix pacifiquement. Brandon Johnson, maire de la ville, a été encore plus direct : « Nous ne voulons pas, ni n’avons besoin d’occupation militaire. »

« Il n’y a aucune urgence à Chicago qui justifie une intervention militaire armée », a insisté Pritzker lors d’une conférence de presse. « Il n’y a pas d’insurrection ». Le gouverneur accuse Trump de vouloir « utiliser l’armée pour occuper une ville américaine, punir ses dissidents et marquer des points politiques ».

Arguments contradictoires sur la criminalité

La justification sécuritaire avancée par Trump fait l’objet de contestations factuelles de la part des élus locaux. Le gouverneur Pritzker souligne que les homicides ont chuté de près de 50% au cours des quatre dernières années à Chicago, remettant en cause l’urgence invoquée par l’administration fédérale.

Cette divergence d’interprétation des statistiques criminelles illustre le fossé politique entre l’administration républicaine et les métropoles démocrates. Les responsables locaux accusent Trump de « fabriquer des crises » pour justifier l’envoi de forces fédérales dans des États dirigés par l’opposition.

« Rien de tout ça n’a pour objectif de lutter contre la criminalité ou de rendre Chicago plus sûre », a attaqué Pritzker. « Pour Trump, il s’agit de tester son pouvoir et de créer du spectacle politique pour dissimuler sa corruption. »

Le gouverneur de l’Illinois JB Pritzker lors d’une conférence de presse le 2 septembre 2025 à Chicago. Le président Trump a annoncé le déploiement de la Garde nationale dans cette ville qu’il qualifie d' »enfer » ravagé par la criminalité. Pritzker s’oppose à ce projet, déclarant que Chicago « ne veut pas de troupes dans nos rues ».(Photo : KAMIL KRZACZYNSKI/AFP via Getty Images)

Un précédent controversé à Washington

Depuis la mi-août, Trump a imposé le déploiement de troupes fédérales dans la capitale américaine. Des soldats armés équipés de véhicules blindés patrouillent désormais dans les rues de Washington ou dans le métro, particulièrement près des institutions et monuments nationaux. « Washington est maintenant un endroit sûr », affirme le président républicain.

Cette militarisation de l’espace urbain constitue une rupture majeure dans la gestion sécuritaire américaine traditionnelle, où les forces locales et étatiques conservent généralement la primauté sur le maintien de l’ordre civil.

Une stratégie étendue à plusieurs métropoles démocrates

Chicago ne constitue pas un cas isolé dans la stratégie trumpiste. Le président menace également d’envoyer des policiers fédéraux et des militaires dans d’autres grandes villes démocrates comme New York, Baltimore ou Boston. Cependant, interrogé lundi sur ses plans concernant Chicago, Trump s’est montré plus nuancé, déclarant qu’il pourrait ou non envoyer des troupes fédérales, précisant qu’il n’avait « pas reçu de demande du gouverneur ».

Cette approche sélective visant les bastions démocrates alimente les accusations de politisation de la sécurité publique. Les gouverneurs Pritzker de l’Illinois et Wes Moore du Maryland, où se trouve Baltimore, accusent conjointement Trump de « fabriquer des crises » pour justifier ses interventions.

Enjeux constitutionnels et précédents juridiques

Le déploiement unilatéral de forces fédérales soulève des questions constitutionnelles majeures sur l’équilibre des pouvoirs entre niveau fédéral et autorités locales. L’envoi de plusieurs milliers de troupes – Garde nationale et Marines – à Los Angeles s’était fait sans l’accord du gouverneur californien Gavin Newsom, constituant une première depuis 1965.

Cette décision vient d’ailleurs d’être jugée illégale par un juge fédéral, bien que l’arrêt ne prenne effet qu’à partir du 12 septembre, laissant à la Cour suprême le temps de se prononcer sur ce dossier sensible.

Craintes pour l’avenir démocratique

Au-delà des enjeux sécuritaires immédiats, certains élus démocrates voient dans cette stratégie une menace plus large pour les institutions démocratiques. Le gouverneur Pritzker, qui a déjà qualifié Trump de « dictateur », soupçonne même le président de chercher, par la multiplication de ces interventions, à remettre en cause la tenue des élections législatives de mi-mandat prévues en novembre 2026.

« Nous allons mener ce combat à travers toute l’Amérique, mais nous devons d’abord nous défendre chez nous », avait lancé lundi le maire Johnson lors d’une manifestation, illustrant la détermination de la résistance démocrate locale.

Cette escalade entre pouvoir fédéral et autorités locales dessine les contours d’un affrontement institutionnel majeur, où s’entremêlent enjeux sécuritaires, considérations politiques et questions constitutionnelles fondamentales sur la nature du fédéralisme américain.



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