Trump restaure le nom de « ministère de la Guerre » pour le Pentagone
Donald Trump a signé vendredi un décret pour que le ministère américain de la Défense s’appelle également « ministère de la Guerre », respectant ainsi une promesse de campagne qui marque un tournant symbolique majeur dans la rhétorique militaire américaine. Cette décision, qui restaure une appellation ayant existé de 1789 à 1949, s’inscrit dans la stratégie du 47e président visant à projeter une image de puissance sans concession sur la scène internationale.
Un retour aux sources historiques assumé
« Le président a signé un décret visant à rétablir le nom historique de ‘ministère de la Guerre’ comme deuxième nom du ministère de la Défense », a confirmé la Maison Blanche dans un communiqué officiel. Cette mesure, annoncée dès jeudi soir, fait du Pentagone la première institution fédérale à porter officiellement une double dénomination depuis des décennies.
S’il ne s’agit pour l’instant que d’une appellation supplémentaire, le décret présidentiel va plus loin en enjoignant au secrétaire à la Défense Pete Hegseth de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris auprès du pouvoir législatif, pour « renommer de manière définitive le ministère américain de la Défense en ministère de la Guerre ». Pete Hegseth sera également appelé « Secrétaire à la Guerre », précise la Maison Blanche.
Cette transformation institutionnelle témoigne de la volonté trumpienne de rompre avec les conventions diplomatiques établies depuis l’après-guerre, privilégiant une approche plus directe et assumée de la puissance militaire américaine.
Une philosophie stratégique repensée
« Le président estime que ce ministère devrait porter un nom qui reflète sa puissance sans égale et sa capacité à protéger les intérêts nationaux », justifie l’administration Trump, rappelant que les États-Unis possèdent la première armée mondiale avec un budget de défense de plus de 850 milliards de dollars pour l’exercice 2024.
Cette décision s’inscrit dans la doctrine de la « paix par la force » chère à Donald Trump, qui entend faire en sorte « que le monde respecte à nouveau les États-Unis ». Dès le mois d’août dernier, lors d’une conférence de presse, le président républicain avait expliqué sa philosophie : « Défense, c’est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs », laissant déjà entendre qu’il n’aurait pas besoin d’un vote du Congrès pour procéder à ce changement.
Cette approche marque une rupture conceptuelle avec l’ère post-guerre froide, où les administrations successives privilégiaient une rhétorique défensive, même lors d’interventions militaires offensives. La terminologie guerrière assumée par Trump reflète sa vision d’un monde multipolaire où la compétition entre grandes puissances nécessite une posture plus agressive.
Pete Hegseth, artisan de la transformation
Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, confirmé de justesse par le Sénat en janvier dernier, se trouve désormais chargé de mettre en œuvre cette transformation historique. Ancien commentateur de Fox News et vétéran de l’Irak et de l’Afghanistan, Hegseth incarne parfaitement la nouvelle approche trumpienne du Pentagone.
Sa nomination avait fait polémique, notamment en raison d’allégations concernant son comportement passé et ses qualifications pour diriger la première machine militaire mondiale. Cependant, sa confirmation par 51 voix contre 50, avec le vote décisif du vice-président J.D. Vance, témoigne de l’alignement républicain sur la vision stratégique de Trump.
Hegseth s’est déjà illustré par des décisions controversées, notamment en ordonnant un audit indépendant des produits Microsoft utilisés par le Pentagone, signalant une approche plus critique envers les partenariats technologiques civilo-militaires traditionnels.
Une militarisation assumée de l’action gouvernementale
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a systématiquement mobilisé l’appareil militaire pour imposer une image de puissance spectaculaire. De l’organisation d’un rare défilé militaire le jour de son anniversaire au déploiement de la Garde nationale dans des villes dirigées par ses opposants politiques, en passant par une frappe exceptionnelle contre un navire dans les Caraïbes dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic, l’administration républicaine affiche une utilisation sans complexe de la force armée.
Cette militarisation de l’action gouvernementale dépasse le cadre traditionnel des relations internationales pour s’étendre aux affaires intérieures, suscitant les vives critiques de l’opposition démocrate qui y voit les signes d’une « dérive autoritaire » du pouvoir exécutif.
Des précédents historiques lourds de sens
Le nom « ministère de la Guerre » avait été abandonné en 1949 avec la création du ministère de la Défense, dans le cadre de la réorganisation militaire de l’après-Seconde Guerre mondiale. Cette transformation accompagnait alors la naissance de l’OTAN et l’émergence des États-Unis comme puissance hégémonique mondiale, nécessitant une approche plus diplomatique et multilatérale.
Le retour à l’ancienne appellation marque symboliquement la fin de cette ère, Trump privilégiant une approche unilatérale assumée face aux défis géopolitiques contemporains, notamment la montée de la Chine et le regain d’influence russe.
Implications constitutionnelles et législatives
Bien que Trump affirme pouvoir procéder à ce changement sans l’aval du Congrès, la transformation définitive pourrait nécessiter une modification législative, notamment pour les aspects budgétaires et organisationnels. La Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, devrait faciliter cette transition, mais le processus sénatorial pourrait s’avérer plus complexe.
Cette question soulève également des enjeux constitutionnels sur l’étendue des prérogatives présidentielles en matière de réorganisation administrative, particulièrement pour des institutions aussi sensibles que l’appareil militaire.
Réactions internationales et stratégiques
Cette décision intervient dans un contexte géopolitique tendu, marqué par les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, ainsi que par l’intensification de la rivalité sino-américaine. Trump a d’ailleurs ordonné au Pentagone de préparer l’armée américaine à contenir le rapprochement entre la Russie et la Chine, selon Pete Hegseth.
Les alliés traditionnels des États-Unis observent avec attention cette évolution rhétorique, qui pourrait annoncer un durcissement de la posture militaire américaine et une remise en cause des équilibres stratégiques établis depuis des décennies. Cette transformation nominale, loin d’être purement cosmétique, traduit une vision géopolitique renouvelée qui pourrait redéfinir les relations internationales pour les années à venir.
vielen Dank, dass Sie unseren Kommentar-Bereich nutzen.
Bitte verzichten Sie auf Unterstellungen, Schimpfworte, aggressive Formulierungen und Werbe-Links. Solche Kommentare werden wir nicht veröffentlichen. Dies umfasst ebenso abschweifende Kommentare, die keinen konkreten Bezug zum jeweiligen Artikel haben. Viele Kommentare waren bisher schon anregend und auf die Themen bezogen. Wir bitten Sie um eine Qualität, die den Artikeln entspricht, so haben wir alle etwas davon.
Da wir die Verantwortung für jeden veröffentlichten Kommentar tragen, geben wir Kommentare erst nach einer Prüfung frei. Je nach Aufkommen kann es deswegen zu zeitlichen Verzögerungen kommen.
Ihre Epoch Times - Redaktion