Un réacteur nucléaire EPR chinois sous surveillance après une fuite de «gaz rares»
La centrale nucléaire EPR de Taishan, inaugurée il y a deux ans dans le sud de la Chine, est sous surveillance pour un problème dans un circuit au coeur d’un des réacteurs, construits en partenariat avec EDF, mais l’opérateur chinois assure que les rejets dans l’environnement sont « normaux ».
« EDF a été informée de l’augmentation de la concentration de certains gaz rares dans le circuit primaire du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Taishan détenue et exploitée par TNPJVC, joint-venture de CGN (70%) et EDF (30%) », a annoncé le groupe français lundi dans un communiqué.
Le circuit primaire est un circuit fermé contenant de l’eau sous pression, qui s’échauffe dans la cuve du réacteur au contact des éléments combustibles, qui se trouvent empilés dans des « crayons » entourés de gaines métalliques.
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— Figaro Live (@Figaro_Live) June 14, 2021
« La présence de certains gaz rares dans le circuit primaire est un phénomène connu, étudié et prévu par les procédures d’exploitation des réacteurs », ajoute l’entreprise.
Les gaz dits « rares » comptent l’argon, l’hélium, le krypton, le néon ou encore le xénon. Certains sont produits lors de la réaction de fission dans le réacteur.
« Des gaines métalliques inétanches »
« Il doit y avoir des gaines métalliques inétanches, laissant passer des gaz rares qui contaminent le fluide primaire », a dit à l’AFP Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français.
« Ceci dit, contamination du fluide primaire ne veut pas dire rejet dans l’environnement », a-t-elle souligné, car il y a encore deux barrières de confinement. Elle ajoute qu’à ce stade rien ne permet de parler d’accident: « On ne connaît pas les valeurs, la concentration, on ne sait pas quelle est l’ampleur du phénomène. Mais il n’y a pas plus d’inquiétude à avoir pour l’instant, compte tenu de ce qu’on sait. »
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), basée à Vienne, a de son côté déclaré qu' »à ce stade » elle n’avait « aucune indication qu’un incident radiologique se soit produit ».
En service depuis 2018
Les deux réacteurs de Taishan, non loin de Macao et de Hong-Kong, sont à ce jour les seuls EPR a être entrés en service dans le monde, en 2018 et 2019. D’autres exemplaires de ces réacteurs de troisième génération sont en construction en Finlande, en France et au Royaume-Uni, mais de multiples déboires techniques ont retardé de plusieurs années leurs mises en services.
Framatome, la filiale d’EDF qui a participé à la construction des réacteurs de Taishan, avait un peu plus tôt indiqué surveiller « l’évolution d’un des paramètres de fonctionnement » sur le site, mais sans donner de détail ni parler de fuite.
La centrale « est dans son domaine de fonctionnement et de sûreté autorisé », a assuré Framatome dans une déclaration à l’AFP.
Des indicateurs normaux selon le régime chinois
De son côté, l’exploitant de la centrale, China General Nuclear Power Group (CGN), a fait état dans un communiqué d’indicateurs environnementaux « normaux », sans toutefois faire directement référence aux informations de CNN.
« A l’heure actuelle, la surveillance continue des données environnementales montre que les indicateurs environnementaux de la centrale nucléaire de Taishan et ses environs sont normaux », a indiqué le groupe chinois, qui n’a pas donné suite aux demandes d’informations de l’AFP.
Le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas non plus répondu aux sollicitations, tout comme le Commissariat à l’Energie atomique en France.
EDF dit avoir pris contact avec la coentreprise TNPJVC et « apporte son expertise ». Le groupe français dit encore avoir « sollicité la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire de TPNJVC pour que le management présente l’ensemble des données et les décisions nécessaires ».
La Chine compte une cinquantaine de réacteurs en fonctionnement ce qui la classe au troisième rang mondial derrière les Etats-Unis et la France.
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