Écrivain et agrégé de philosophie, Denis Marquet est l’auteur de plusieurs livres dont Aimez à l’infini (Flammarion).
Un ouvrage qui croise spiritualité, philosophie, psychologie et dans lequel Denis Marquet analyse le sens profond de plusieurs messages du Christ, ainsi que la façon dont ils peuvent inspirer nos vies et nous permettre de nous libérer de nos peurs et de nos conditionnements.
La véritable force
L’auteur revient notamment sur l’un des plus célèbres commandements des Évangiles, celui qui consiste à tendre l’autre joue lorsque l’on nous agresse. Une injonction qui est généralement mal comprise, selon le philosophe.
« Tendre l’autre joue n’a pas bonne presse. Dans un monde où le rapport de forces est omniprésent, il semble clair qu’une telle attitude place celui qui l’adopte en position de faiblesse », écrit Denis Marquet.
Si « la force est souvent considérée comme une vertu », le philosophe souligne que la véritable force « ne procède d’aucune lutte ni même d’un comportement de prévention contre la violence ».
Et Denis Marquet d’ajouter : « L’usage extérieur de la force masque toujours l’absence d’une force intérieure : celle d’endurer l’inconfort et la souffrance. »
« L’injonction de tendre l’autre joue, c’est-à-dire de ne plus se défendre, n’est donc pas un appel à être faible. Tout au contraire, il s’agit de la condition pour trouver la véritable force », poursuit l’ancien élève de l’École normale supérieure.
« La non-défense se fonde sur la force d’endurer : lorsqu’une souffrance est là, je m’abstiens de la transmettre par une violence physique, verbale ou autre, parce que j’ai le courage de l’accepter », ajoute-t-il.
« Lorsque je me défends, en effet, je me place en résonance avec la violence. J’y pense, je nourris sa réalité par ma pensée ; et, lorsque j’agis mû par la pensée de la violence, je la nourris plus encore. »
Denis Marquet précise néanmoins que « l’attitude qui consiste à tendre l’autre joue n’est pas accessible à la victime » impuissante et concerne « des êtres suffisamment forts » qui disposent des moyens de se défendre mais choisissent, en conscience, de ne pas répondre à la violence par la violence.
« Ne pas me défendre alors que je serais capable de le faire, c’est être plus fort que cette dimension instinctuelle, viscérale qui nous dirige en général », observe le philosophe.
Dépasser l’illusion de l’ego
Dans son essai Aimez à l’infini, Denis Marquet évoque également le rôle de l’ego – qu’il compare à « un système de défense » forgé depuis notre plus tendre enfance – dans notre rapport à la violence et à la souffrance.
« [...] chacun de nous est venu au monde avec un héritage de violence, avec un poids de souffrance. Chacun de nous a été nié de diverses manières. Chacun de nous est né chargé d’attentes et de projections. Chacun de nous a dû se construire par rapport à cette négation de son être, à ces attentes et à ces projections », explique-t-il.
« Je n’ai fabriqué “moi” que pour correspondre à ce que j’ai compris que l’on voyait et voulait de moi, dans l’inquiétude de manquer du minimum d’amour dont j’avais besoin pour survivre. Le moi est un mendiant d’amour apeuré qui joue un rôle pour en recevoir quelques piécettes, et qui finit par se prendre pour le personnage qu’il joue. »
« En d’autres termes, notre moi est un système de défense, construit en réaction au fait que nous avons été accueillis en ce monde sous conditions ; sous la double condition de correspondre aux attentes de comblement et de soulagement de nos parents, et de nous abstenir de leur causer de la douleur ou de réveiller leurs blessures », poursuit l’essayiste.
D’après Denis Marquet, toute la philosophie du Christ nous appelle ainsi à dépasser notre ego et à nous dépouiller de nos conditionnements, afin de retrouver « notre vérité profonde, l’être unique que nous sommes ».
Nous devons ainsi « apprendre à percevoir par-delà les apparences, par-delà l’illusion produite par notre système de défense qui ne sait que projeter sur autrui des craintes ou des attentes », condition indispensable pour accéder à l’amour véritable.
Et Denis Marquet de conclure : « La transformation du monde dans lequel nous vivons ne naîtra que d’un retournement de notre conscience personnelle. »
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