Dans cet entretien, Jean-Daniel Ruch revient sur la crise actuelle de la neutralité. Selon lui, la Suisse a perdu une partie de sa crédibilité, notamment après avoir repris les sanctions occidentales contre la Russie. Historiquement, la neutralité suisse reposait sur deux piliers : le respect du droit international et la volonté de ne pas participer à une politique de puissance. En se joignant à des sanctions non décidées par le Conseil de sécurité de l’ONU, Berne a franchi une ligne rouge et provoqué, selon Ruch, la perte de confiance de Moscou.
Pour l’ancien diplomate, la neutralité ne peut être crédible que si elle est “armée et indépendante” — indépendante politiquement, militairement et intellectuellement. Or, dans un monde saturé de propagande et de désinformation, il devient extrêmement difficile pour les démocraties occidentales de garder une liberté de jugement. Ruch met en garde : le plus grand danger pour l’Occident, c’est de croire à sa propre propagande.
Il déplore également que la Suisse se soit alignée sur les positions occidentales et israéliennes, ce qui mine sa capacité à jouer un rôle de médiateur, notamment au Moyen-Orient. Pour lui, une neutralité “active” suppose au contraire de retisser des liens de confiance avec toutes les parties — y compris la Russie, l’Ukraine, mais aussi les acteurs du monde arabe.
Interrogé sur les nouvelles formes de neutralité — numérique ou “multi-alignée” —, Jean-Daniel Ruch estime que la Suisse a le savoir-faire pour devenir un refuge technologique neutre, mais que des lois trop intrusives sur la surveillance des données pourraient nuire à cette ambition.
Enfin, il réaffirme que la neutralité reste une valeur essentielle, mais qu’elle doit être repensée et protégée des influences extérieures. La Suisse — comme d’autres nations occidentales — doit, selon lui, retrouver son indépendance de pensée et son rôle de pont entre les blocs, plutôt que celui d’un simple suiveur.
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